À l'époque de la sortie de « Blonde on Blonde » en 1966, Bob Dylan était déjà une figure emblématique de la scène folk américaine. Avec cet album, il a consolidé son statut de musicien et poète incontournable, marquant une étape cruciale dans son parcours artistique.
Dans les années 1960, la musique folk connaissait un renouveau avec des artistes comme Joan Baez, Peter, Paul and Mary, et bien sûr, Bob Dylan. Dylan avait déjà sorti plusieurs albums et avait enflammé les esprits avec des titres phares comme « Blowin' in the Wind » et « Master of War », qui reflétaient le climat politique et social tumultueux de l'époque.
En 1965, Dylan avait déjà expérimenté avec le son électrique sur son album « Bringing It All Back Home » et avait continué à explorer cette nouvelle direction avec « Highway 61 Revisited ». Le désir de Dylan de mêler folk et rock faisait déjà jaser et suscitait la controverse chez les puristes du genre.
Dans ce contexte, Dylan s'est attelé à la création de « Blonde on Blonde », un album qui s'est révélé être son œuvre la plus ambitieuse et expérimentale jusqu'à présent. Enregistré entre octobre 1965 et mars 1966, « Blonde on Blonde » a vu Dylan collaborer avec des musiciens de renom comme Robbie Robertson, Al Kooper, et Joe South, ainsi que les musiciens de studio de Nashville, qui ont apporté une touche country à l'album.
« Blonde on Blonde » est souvent considéré comme l'un des premiers albums doubles de l'histoire du rock. Il offre un mélange de morceaux électriques et acoustiques qui abordent des sujets tels que l'amour, la politique, la philosophie et l'absurdité de la condition humaine. L'écriture lyrique de Dylan est devenue encore plus dense et complexe, faisant appel à des références littéraires et historiques, ainsi qu'à des images poétiques évocatrices.
À sa sortie en mai 1966, « Blonde on Blonde » a reçu des critiques généralement positives, bien que certains aient critiqué son approche expérimentale et délibérément confuse. L'album a engendré des singles à succès comme « Rainy Day Women #12 & 35 », « I Want You » et « Just Like a Woman », qui sont devenus des classiques du répertoire de Dylan.
I Want You
Cette chanson est une ode à l'amour et au désir, mêlant poésie et mélodie envoûtante.
Les paroles de « I Want You » sont à la fois simples et profondes, exprimant avec sincérité les sentiments d'un homme épris. Dylan utilise un langage évocateur pour décrire la force de son désir et son incapacité à se libérer de l'emprise de l'être aimé. Les vers «The guilty undertaker sighs / The lonesome organ grinder cries» illustrent le mélange de tristesse et de nostalgie qui imprègne la chanson.
En outre, « I Want You » est parsemé de références culturelles et de personnages énigmatiques, comme « the drunken politician » ou « the dancing child with his Chinese suit », qui semblent s'échapper d'un tableau surréaliste. Ces images ajoutent une dimension poétique et mystérieuse à la chanson, tout en renforçant le sentiment de désir et d'obsession.
« I Want You » se caractérise par sa mélodie simple et envoûtante, qui donne à la chanson une atmosphère à la fois intime et universelle. La guitare acoustique et l'harmonica de Dylan sont accompagnés par un subtil arrangement de cuivres et de cordes, qui confèrent à la chanson une touche d'élégance et de nostalgie.
« I Want You » est considérée comme l'une des chansons d'amour les plus réussies et les plus touchantes de Bob Dylan. Elle a su capturer l'essence du désir et de la passion, avec une économie de moyens et une sincérité bouleversante. Depuis sa sortie, la chanson a été reprise et interprétée par de nombreux artistes, témoignant de son impact durable sur la culture populaire. Et ça m'a permis de découvrir la version reggae par Ali Campbell, un des membres fondateurs de UB40.
Où écouter Blonde on Blonde ?
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