DON’T COME HOME A DRINKIN’ (WITH LOVIN’ ON YOUR MIND) – LORETTA LYNN

Loretta Lynn - Don't come home a Drinkin'
– Don't come home a Drinkin'

S'il y a une femme dans l'industrie musicale américaine qui a su tracer son propre chemin en dépit des vents contraires, c'est bien Loretta Lynn. Si vous n'avez jamais entendu son nom, vous avez certainement déjà été bercé par l'une de ses ballades à la fois poignantes et tranchantes. Loretta est plus qu'une artiste, elle est le reflet de l'Amérique profonde, une voix féminine puissante dans un monde dominé par les hommes.

Issue d'un milieu modeste, Lynn a grandi dans une cabane en bois dans le Kentucky, un décor qui a influencé nombre de ses chansons. Elle est la cadette d'une famille de huit enfants, et son enfance n'a pas été un long fleuve tranquille. À l'âge de 15 ans, elle épouse Oliver « Doolittle » Lynn, qui deviendra plus tard son manager, et se lance alors dans l'aventure de la musique country.

I'm writin' about life, and this is what happens in life.

Loretta Lynn

Loretta n'a jamais eu peur de dire ce qu'elle pensait. Dans une industrie où les femmes étaient souvent reléguées au second plan, Lynn a choisi d'aborder des sujets tabous. Son titre « The Pill », sorti en 1975, abordait sans détour la contraception, un sujet alors polémique. Elle a déclaré à ce sujet : “I'm writin' about life, and this is what happens in life.” Traduction : « J'écris sur la vie, et c'est ce qui arrive dans la vie ».

Loretta Lynn
Loretta Lynn

Sa carrière a été jalonnée de défis, mais elle a toujours persisté. Fun fact : savez-vous que Loretta Lynn a appris à jouer de la guitare en l'empruntant à un voisin ? Elle a écrit ses premières chansons en s'inspirant de la vie qui l'entourait, des montagnes du Kentucky à la vie de mère au foyer.

Son amitié avec , une autre grande dame de la country, a également marqué l'histoire de la musique. Leur relation, faite de complicité et d'admiration mutuelle, a été une source d'inspiration pour Loretta. Elle a d'ailleurs dédié une chanson à son amie après sa mort tragique dans un accident d'avion, intitulée « I Remember Patsy ».

La persévérance de Loretta Lynn, sa capacité à briser les tabous et son talent indéniable ont fait d'elle une icône. En 2020, elle a fêté son 87e anniversaire et continue de se produire sur scène. Elle est une source d'inspiration pour de nombreux artistes, et sa musique est intemporelle.

You've got to continue to grow, or you're just like last night's cornbread – stale and dry

Loretta Lynn

Loretta Lynn est une figure incontournable de la musique américaine. Elle a su mêler tradition et modernité, tout en restant fidèle à elle-même. Comme elle l'a si bien dit : “You've got to continue to grow, or you're just like last night's cornbread – stale and dry.” Traduction : « Il faut continuer à grandir, sinon vous êtes comme le pain de maïs d'hier soir – rassis et sec ».

Et il est certain que Loretta Lynn n'est pas prête de devenir « rassis et sec ».

L'album Don't Come Home a Drinkin' (With Lovin' on Your Mind)

Pendant que les hippies font la révolution à San Francisco et que les Doors sortent leur premier album, au cœur du Tennessee, une certaine Loretta Lynn dévoile son opus, “Don't Come Home a Drinkin' (With Lovin' on Your Mind)”. Si le titre évoque d'emblée une certaine tension conjugale, l'ensemble de l'album révèle bien plus qu'une simple revendication féminine. C'est un cri du cœur, une lettre d'amour à la fois tendre et rageuse adressée à l'Amérique.

Là où le rock psychédélique dominait l'Ouest, c'est la country qui règnait en maître dans le Sud. Et parmi ses plus ferventes représentantes, Loretta Lynn se démarque. Avec “Don't Come Home a Drinkin' (With Lovin' on Your Mind)”, l'artiste nous offre un condensé de son art : une voix puissante, des paroles tranchantes et une mélodie qui s'accroche.

Le titre éponyme, qui ouvre l'album, pose le ton. Une femme indépendante, lassée de l'attitude irrespectueuse de son mari alcoolique. Mais loin de s'apitoyer, Lynn revendique sa place, son respect. Dans une industrie dominée par les figures masculines, Loretta prend les rênes. Ce morceau, en plus d'être un tube, devient un hymne pour toutes ces femmes qui, à l'époque, cherchaient à s'affirmer.

L'album ne s'arrête pas là. “Saint to a Sinner” démontre la maîtrise vocale de Lynn, oscillant entre mélancolie et résilience. “I Really Don't Want to Know” quant à lui, parle d'amour inconditionnel, celui qui accepte l'ombre et la lumière. Chaque piste de cet opus s'avère être une pépite, mettant en lumière une facette différente de la vie de femme, d'épouse, d'amante.

Cet album fut le premier de Loretta Lynn à être certifié disque d'or. Preuve, s'il en fallait une, de l'impact indéniable de cette œuvre sur son époque.

Mais ce qui fait la véritable force de “Don't Come Home a Drinkin' (With Lovin' on Your Mind)” c'est cette capacité à transgresser les limites du genre country. En mêlant habilement sonorités traditionnelles et thèmes progressistes, Loretta Lynn a su toucher un public bien plus large que les puristes. Elle a donné une voix à celles qui, trop souvent, étaient réduites au silence.

La chanson I Really Don't Want To Know

Originellement écrite par et , « I Really Don't Want to Know » a vu le jour dans les années 50. Elle raconte l'histoire d'un cœur brisé qui, malgré la curiosité et la douleur, préfère rester dans l'ignorance des aventures amoureuses de son ancien amour. Une thématique universelle, une émotion brute.

La force de cette chanson réside dans sa simplicité. Les paroles, sans fioritures, vont droit au but. Elles évoquent une douleur silencieuse, celle d'un amour perdu et d'une âme essayant de guérir. « Combien de bras ont tenu et haté, je ne veux vraiment pas savoir », chante-t-on, touchant l'universalité des douleurs amoureuses.

Parmi les multiples interprétations, celle de Loretta Lynn mérite une attention particulière. Avec sa voix mélodique et teintée de tristesse, Lynn transforme cette ballade en une odyssée émotionnelle. Chaque note, chaque inflexion vocale, nous rappelle les douleurs passées, mais aussi l'espoir d'un avenir meilleur. Sa version est d'autant plus poignante qu'elle imprègne la chanson de sa propre expérience, de ses propres blessures. Chez Lynn, « I Really Don't Want to Know » n'est pas seulement une chanson, c'est un exutoire, un cri du cœur.

Mais ce qui fait de « I Really Don't Want to Know » une pièce maîtresse du répertoire musical, c'est sa capacité à unir les générations. De à , les grands noms de la musique ont apporté leur propre touche à cette ballade, la rendant à chaque fois unique, tout en respectant son essence.

Où écouter  Don't Come Home a Drinkin' (With Lovin' on Your Mind) ?

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