Goodbye And Hello – Tim Buckley

Tim Buckley - Goodbye And Hello
– Goodbye And Hello

Tim Buckley est arrivé sur la scène musicale à une époque où la contre-culture faisait tourner les têtes et secouait le monde. Sa musique, tout comme son époque, était en constante évolution, échappant à toute classification facile. Né en 1947 et ayant débuté sa carrière au milieu des années 60, Buckley a réussi à naviguer à travers le paysage tumultueux de la folk, du jazz, de la psychédélie et au-delà. 

Sa voix était l'instrument qui, plus que tout autre, a défini sa carrière. Une tessiture impressionnante qui pouvait atteindre jusqu'à cinq octaves, une capacité à alterner entre murmure doux et cri rugissant, avec une facilité déconcertante. Sa maîtrise vocale lui a permis d'explorer des paysages sonores d'une diversité vertigineuse.

Tim Buckley
Tim Buckley

Son premier album éponyme sorti en 1966, était une proposition folk-rock impressionnante, illustrant déjà l'étendue de son talent. Des titres comme « I Can't See You » et « Song of the Magician » ont révélé un artiste habile à naviguer entre des compositions mélodiques et des moments d'improvisation.

Mais Buckley était plus qu'un simple chanteur de folk. Alors que la décennie avançait, il a commencé à expérimenter davantage. Il a introduit des éléments de jazz, de psychédélie, de funk, et même de musique avant-gardiste. « Goodbye and Hello » (1967) en est un exemple clair, avec une approche plus ambitieuse et complexe.

L'album « Happy Sad » de 1969 marque un tournant dans sa carrière. Éloigné du folk traditionnel, il s'immisce dans un monde de composition plus libre, plus intuitive. Des chansons comme « Strange Feelin' » et « Buzzin' Fly » montrent un artiste à son apogée créative, tout en ayant toujours le pied ancré dans la réalité.

Buckley est tragiquement décédé à l'âge de 28 ans en 1975, laissant derrière lui une discographie qui a suscité une admiration croissante au fil des années. Son fils, , a lui-même suivi une trajectoire tragiquement similaire, en forgeant sa propre légende avant de mourir prématurément.

Tim Buckley est resté une figure centrale de l'histoire musicale, avec des albums comme « Greetings from L.A. » (1972) qui continue de fasciner les auditeurs avec son mélange audacieux de funk, de soul et de jazz. Sa voix impressionnante et son approche musicale innovante ont fait de lui une figure unique et un pionnier.

L'album : Goodbye and Hello

Sorti en 1967, à une époque où la contre-culture faisait tourner les têtes et secouait le monde, « Goodbye and Hello » représente une véritable épiphanie dans la carrière de Buckley. À seulement 20 ans, l'artiste californien prouve qu'il est beaucoup plus qu'un simple troubadour folk. Avec cet album, il passe d'une folk douce et poétique à une proposition bien plus audacieuse, tout en faisant écho aux problématiques sociales et politiques de son époque.

Le titre éponyme « Goodbye and Hello » est une épopée de près de neuf minutes qui encapsule parfaitement la vision de Buckley. Il allie des paroles lyriques et incisives avec une orchestration délicieusement baroque, mêlant guitares acoustiques, percussions et cuivres. C'est un véritable tour de force musical et poétique, avec des paroles qui semblent presque prophétiques dans leur écho des troubles sociaux de l'époque.

« Once I Was » est une autre pépite de cet album. Avec son arrangement minimaliste et son lyrisme poétique, cette chanson illustre la capacité de Buckley à créer un sentiment d'intimité et de vulnérabilité, souligné par la beauté de sa voix et la tendresse de son expression. 

Cependant, ce qui distingue réellement « Goodbye and Hello », c'est la manière dont Buckley a utilisé cet album comme un tremplin pour explorer de nouvelles directions musicales. Il n'a pas eu peur d'innover, d'expérimenter et de prendre des risques.

Des chansons comme « Pleasant Street » et « Hallucinations » démontrent son désir d'aller au-delà de la folk traditionnelle, avec des structures de chansons complexes, des arrangements musicaux audacieux et une utilisation impressionnante de sa voix. 

« Goodbye and Hello » continue de captiver les auditeurs et d'inspirer les musiciens plus d'un demi-siècle après sa sortie. C'est un album qui a brisé les barrières, défiant les attentes et établissant Tim Buckley comme l'une des voix les plus singulières et influentes de sa génération. 

La chanson : Once I Was

Au milieu du tumulte et du bouillonnement créatif des années 1960, une chanson se distingue comme une gemme précieuse, incrustée dans le rocher musical robuste de cette époque. Il s'agit de « Once I Was », une composition mélancolique et profonde du deuxième album de Tim Buckley, « Goodbye and Hello ».

La première chose que l'on remarque avec « Once I Was », c'est sa mélodie douce et amère. Des arpèges de guitare acoustique délicats qui se mêlent à des cordes subtiles, créant une atmosphère aussi envoûtante que mélancolique. Cette chanson est une fenêtre ouverte sur l'âme torturée et belle de Buckley, un voyage dans les tréfonds de son esprit créatif.

La voix de Buckley est, bien sûr, le protagoniste principal de cette chanson. Son timbre chaud et son vibrato maîtrisé donnent vie à chaque mot, chaque phrase. Le passage de notes basses à des aigus pénétrants démontre non seulement son incroyable tessiture, mais aussi la sincérité de son interprétation. Il est évident que chaque mot est imprégné de son essence, de sa vérité.

Les paroles de « Once I Was » sont aussi poignantes que belles. La chanson est une réflexion sur le passage du temps, l'amour perdu et l'innocence qui s'évapore. Les mots de Buckley ont cette qualité universelle, cette capacité à résonner avec nos propres expériences, nos propres souvenirs. Il évoque une image du passé, embellie par la nostalgie, qui se confronte à la réalité du présent.

« Once I Was » est l'un des meilleurs exemples de l'art de Buckley et un témoignage de son talent unique. Même après sa mort prématurée, cette chanson continue d'émouvoir et d'inspirer, de toucher les cœurs et les âmes de ceux qui l'écoutent. 

L'héritage de « Once I Was » est d'autant plus fort qu'elle a été reprise par plusieurs artistes, notamment son fils Jeff Buckley, qui lui a donné une interprétation aussi passionnée que celle de son père. 

En somme, « Once I Was » est un chef-d'œuvre discret et émouvant, un joyau de la discographie de Tim Buckley. Un morceau qui reste gravé dans les mémoires, traversant les années avec une grâce intemporelle.

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