Après les Beatles, l'album 36 de la liste nous emmène vers à un autre monument de la musique : Bob Dylan, le maitre incontesté de la chanson à texte, le prix Nobel de la littérature.
L'année 1963 a été une période charnière pour Bob Dylan. À l'âge de 22 ans, il avait déjà commencé à se faire un nom dans la scène musicale de New York, mais il n'avait pas encore connu le succès commercial. « The Freewheelin' Bob Dylan », acclamé par la critique, a lancé sa carrière.
En plus de la sortie de cet album emblématique, 1963 a été une année chargée pour Dylan. Il a commencé l'année en tournée avec le chanteur folk Pete Seeger et a également joué dans des clubs de Greenwich Village à New York, où il a été découvert par le producteur John Hammond. C'est Hammond qui a signé Dylan chez Columbia Records et qui a produit son premier album éponyme en 1962.
Pendant l'été de 1963, Dylan a également joué au Newport Folk Festival, où il a joué « Blowin' in the Wind » pour la première fois, une chanson qui allait devenir un hymne de la lutte pour les droits civiques.
Malgré le succès de sa carrière musicale, la vie personnelle de Dylan a été agitée en 1963. Il était en couple avec Suze Rotolo, une artiste et activiste politique qui est présente sur la pochette de l'album, mais leur relation prend fin en 1964. Dylan a également été impliqué dans des controverses politiques, notamment en refusant de jouer pour le Comité des activités antiaméricaines à Washington DC.
Dylan était également très impliqué dans les mouvements sociaux de l'époque. Il a participé à des manifestations pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam, et ses chansons reflètent souvent ses convictions politiques et sociales.
L'album
L'album est caractérisé par des paroles poétiques et politiquement engagées, ainsi que par des mélodies folk simples mais efficaces. Il comprend des chansons telles que « Blowin' in the Wind », « Masters of War », « A Hard Rain's A-Gonna Fall » et « Don't Think Twice, It's All Right », qui sont aujourd'hui des classiques de la musique folk et rock.
« Blowin' in the Wind » est peut-être la chanson la plus célèbre de l'album et est devenue un hymne pour les mouvements pour les droits civils. Les paroles simples mais puissantes, associées à la voix de Dylan et à sa guitare acoustique, ont touché les cœurs de nombreuses personnes qui luttaient pour la justice et l'égalité.
« The Freewheelin' Bob Dylan » est un album emblématique qui a influencé de nombreux artistes et a contribué à définir la musique folk et rock des années 1960. Les paroles poétiques et politiquement engagées, associées à la voix et à la guitare acoustique de Dylan, ont créé un son et un style qui ont résisté à l'épreuve du temps. Cet album reste un incontournable pour les amateurs de musique et un témoignage éloquent de l'engagement artistique de Dylan dans les mouvements sociaux de l'époque.
Blowin' in the wind
« Blowin' in the Wind » est une chanson de Bob Dylan, sortie en 1963 sur son deuxième album studio, « The Freewheelin' Bob Dylan ». Depuis lors, elle est devenue un classique de la musique folk et rock, souvent considérée comme l'une des plus grandes chansons de protestation de tous les temps.
La chanson a été écrite au début des années 1960, une période de profondes tensions sociales et politiques aux États-Unis. Dylan était alors un jeune artiste engagé dans les mouvements pour les droits civiques, l'opposition à la guerre et la lutte contre les inégalités sociales. « Blowin' in the Wind » est née de cet engagement, offrant des paroles simples mais poignantes sur les questions de justice et de liberté.
La chanson commence par la question emblématique : « How many roads must a man walk down / Before you call him a man? », qui est suivie par une série de questions rhétoriques portant sur la guerre, la mort, la paix et la liberté. Les paroles sont simples, mais elles touchent au cœur de nombreuses personnes qui cherchent des réponses à ces questions existentielles.
Yes, and how many years must a mountain exist
Before it is washed to the sea?
And how many years can some people exist
Before they're allowed to be free?
La chanson a été un grand succès pour Dylan et a été reprise par de nombreux autres artistes, dont Peter, Paul and Mary, qui en ont fait un hit en 1963. La chanson est devenue un hymne pour les mouvements pour les droits civiques et a été associée à des moments clés de l'histoire américaine, notamment la marche de Selma à Montgomery en 1965.
La chanson a inspiré de nombreux artistes de protestation, notamment Joan Baez, qui a enregistré de nombreuses chansons de Dylan, ainsi que les Beatles et les Rolling Stones, qui ont tous deux cité Dylan comme une influence importante.
The Master of War
Les paroles de la chanson sont un avertissement adressé à celui que Dylan appelle le « Maître de guerre », celui qui tire les ficelles de la guerre. Dylan dénonce la violence et l'injustice de la guerre, en s'adressant directement à celui qui en est responsable. Il décrit le maître de guerre comme une personne insensible et sans pitié, qui profite des souffrances des autres pour son propre gain.
Dans les couplets de la chanson, Dylan énumère les différentes formes de violence que le maître de guerre perpétue. Il décrit les ravages de la guerre sur les corps et les esprits des soldats, ainsi que les souffrances des civils pris au piège de la guerre. Il s'interroge également sur les motivations du maître de guerre, qui semble prêt à sacrifier la vie de milliers de personnes pour atteindre ses objectifs.
You that never done nothin'
But build to destroy
You play with my world
Like it's your little toy
Les paroles de « Master of War » ont été écrites à une époque où les États-Unis étaient profondément impliqués dans la guerre du Vietnam. La chanson a été interprétée comme une critique directe de la politique de guerre de l'administration américaine à l'époque. Toutefois, les paroles de la chanson ont une portée universelle, dénonçant la guerre en général plutôt qu'une guerre en particulier.
La chanson continue d'inspirer aujourd'hui. Ed Sheeran l'a reprise en 2013.
Dont' Think Twice It's All Right
Les paroles de la chanson sont à la fois poignantes et honnêtes. Dylan chante à son ancienne amante, lui disant qu'il ne veut pas qu'elle se sente mal pour leur rupture, qu'elle doit avancer et ne pas penser deux fois à ce qui s'est passé. La chanson est une méditation sur les douleurs de la rupture, mais elle est aussi pleine d'optimisme et d'espoir pour l'avenir.
Les paroles de « Don't Think Twice, It's All Right » sont empreintes d'une grande simplicité et d'une profonde sincérité. Dylan utilise des images simples et directes pour exprimer ses sentiments, mais il le fait avec une telle honnêteté et une telle clarté que la chanson résonne profondément chez tous ceux qui ont jamais souffert d'une rupture.
And it ain't no use in turning on your light, babe
That light I never knowed
And it ain't no use in turning on your light, babe
I'm on the dark side of the road
La mélodie de la chanson est tout aussi captivante que les paroles. Le picking de guitare de Dylan est fluide et délicat, mais en même temps énergique et rythmé, créant une atmosphère intime et chaleureuse qui convient parfaitement à la nature de la chanson.
Elvis la reprendra sur son album “Elvis” en 1973.
Où écouter The Freewheelin' Bob Dylan ?
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