Triangle – The Beau Brummels

The Beau Brummels - Triangle
– Triangle

La pop californienne évoque immédiatement des noms tels que ou . Cependant, la naissance de ce courant musical emblématique des années 60 doit beaucoup à un groupe trop souvent négligé : The Beau Brummels. Leurs mélodies accrocheuses, leur sens de l'harmonie et leur style unique ont durablement marqué la scène musicale. Découvrons ensemble l'héritage précieux de ce groupe iconique.

The Beau Brummels
The Beau Brummels

Formés à San Francisco en 1964, The Beau Brummels se sont rapidement fait remarquer avec leur esthétique anglaise et leur son qui empruntait autant à la pop britannique qu'à la country et au folk américains. , Ron Elliott, Ron Meagher, et ont su se démarquer par leur élégance naturelle et leur son unique, qui ne ressemblait à rien de ce qui se faisait à l'époque.

Ce qui fait le génie des Beau Brummels, c'est cette capacité à réinterpréter la British Invasion à l'aune de la culture californienne. Avec leurs harmonies vocales envoûtantes et leurs mélodies contagieuses, ils ont réussi à apporter un vent de fraîcheur à la pop américaine, bien avant que les Beach Boys n'introduisent leur « California Sound ».

Leur premier album, « Introducing the Beau Brummels », sorti en 1965, a été un véritable coup de tonnerre. Le single « Laugh, Laugh » s'est hissé à la 15ème place du Billboard Hot 100, leur procurant une reconnaissance immédiate. Leur second hit, « Just a Little », a confirmé leur statut de groupe incontournable de l'époque. 

Mais la véritable prouesse des Beau Brummels réside dans leur album « Triangle » sorti en 1967. Ce bijou méconnu est un subtil mélange de folk, de psychédélie et de pop baroque. Avec des morceaux tels que « Magic Hollow » et « Wolf of Velvet Fortune », les Beau Brummels ont su intégrer les sonorités psychédéliques qui commençaient à s'imposer à l'époque, tout en conservant leur sens de la mélodie pop.

Les années ont passé et malgré des changements de line-up, des pauses et des retours, The Beau Brummels ont laissé une empreinte indélébile sur la musique pop. Ils ont préfiguré une pop californienne dont la résonance s'étend bien au-delà des frontières américaines.

Leur influence peut se ressentir dans le travail de nombreux artistes, de à R.E.M., en passant par The Flamin' Groovies. Mais surtout, ils ont ouvert la voie à une nouvelle génération de groupes californiens, comme ou , qui ont à leur tour redéfini le son de la côte ouest.

L'album Triangle

Trop souvent réduit à leur hit « Laugh, Laugh », The Beau Brummels étaient bien plus qu'un groupe d'une seule chanson. Avec « Triangle », ils ont prouvé qu'ils étaient des artisans capables d'explorer des territoires musicaux audacieux, en conjuguant pop, folk et psychédélie avec une étonnante virtuosité.

Cet album conceptuel, produit par le légendaire , voit le groupe se diriger vers une sonorité plus complexe et introspective. Les chansons, toutes écrites par le membre fondateur Ron Elliott, sont des chefs-d'œuvre de composition, alternant entre le joyeux et le mélancolique avec une aisance déconcertante.

Dès le premier morceau, « Are You Happy? », on sent une maturité musicale qui ne caractérise pas seulement le reste de l'album, mais qui préfigure également ce que sera la pop de la fin des années 60 et du début des années 70. Cette chanson, tout comme « Only Dreaming Now » et « Painter of Women », est un parfait exemple de la façon dont les Beau Brummels ont su intégrer des éléments de la musique folk et de la pop britannique dans leur propre son californien.

« Triangle » est un album qui demande à être écouté attentivement pour en apprécier toute la complexité. Chaque morceau est une pièce du puzzle, contribuant à créer une œuvre d'art cohérente et profonde.

La chanson Magic Hollow

Écrite Ron Elliott, « Magic Hollow » est un voyage onirique dans un monde mystérieux et merveilleux. Les paroles évoquent un endroit idyllique, un refuge à l'abri du tumulte du monde moderne. Cette balade poétique invite à l'exploration, à la contemplation et à la découverte de soi.

Mais ce qui rend « Magic Hollow » vraiment magique, c'est la musique. Les Beau Brummels y intègrent des harmonies vocales enchanteresses, des arrangements complexes et une orchestration raffinée. On y retrouve des influences de la musique folk, de la pop britannique et du rock psychédélique, le tout fusionné dans une composition unique.

Dès les premières notes, la chanson vous emporte avec ses guitares acoustiques, ses douces percussions et les voix harmonieuses de Sal Valentino et Ron Elliott. Puis, le paysage sonore se développe, incorporant des cordes, des claviers et des effets sonores subtils qui renforcent l'ambiance psychédélique. Le résultat est une chanson enveloppante, captivante et profondément émouvante.

« Magic Hollow » est une véritable œuvre d'art. Elle capture à merveille l'essence de la musique psychédélique : son ambition, sa créativité et sa volonté d'explorer de nouvelles dimensions sonores. Mais plus encore, elle est une invitation à se perdre dans l'imaginaire, à se laisser porter par la musique et à découvrir son propre « Magic Hollow ».

Malheureusement, comme beaucoup de chansons des Beau Brummels, « Magic Hollow » est restée sous-estimée et méconnue du grand public. Pourtant, elle mérite une place d'honneur dans le panthéon de la pop psychédélique. Elle incarne tout ce qui fait la beauté de ce genre : une inventivité sans limites, une passion sincère et une capacité à créer des univers sonores à la fois familiers et étranges.

Où écouter Triangle ?

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