Blue Cheer, ce trio californien, formé en 1966, a su marquer l'histoire de la musique avec son album emblématique, « Vincebus Eruptum », sorti en 1968.
Blue Cheer s'est formé à San Francisco, berceau de la contre-culture des années 60. Le nom du groupe, inspiré par une variété de LSD très populaire à l'époque, reflète parfaitement l'esprit psychédélique et rebelle de leur musique. « Nous voulions créer un son qui soit comme un coup de poing dans l'estomac », disait Dickie Peterson, le bassiste et chanteur du groupe.
L'album « Vincebus Eruptum » est souvent considéré comme l'un des premiers albums de heavy metal. Avec des titres comme « Summertime Blues », une reprise explosive du classique d'Eddie Cochran, Blue Cheer a posé les bases de ce qui deviendra le son lourd et saturé du metal. « Nous jouions tellement fort que cela faisait littéralement trembler les murs », se souvenait le batteur Paul Whaley.
L'influence de Blue Cheer et de « Vincebus Eruptum » sur la musique rock est indéniable. Leur son brut et puissant a ouvert la voie à de nombreux groupes de heavy metal et de hard rock. Des artistes comme Jimi Hendrix et Led Zeppelin ont reconnu l'impact de Blue Cheer sur leur propre musique.
Autour de Blue Cheer, de nombreuses anecdotes et légendes circulent. Comme celle de leur concert à l'Exposition Universelle de 1967 à Montréal, où ils auraient joué à un volume tellement élevé qu'ils auraient causé des plaintes pour nuisances sonores.
Bien que Blue Cheer ait connu plusieurs changements de formation au fil des années, leur héritage demeure vivant. « Vincebus Eruptum » reste un album culte, symbole d'une époque où la musique était synonyme de rébellion et d'expérimentation. Comme le disait Peterson : « Nous n'étions pas juste un groupe, nous étions un phénomène. »
L'album : Vincebus Eruptum
1968. L'album « Vincebus Eruptum » de Blue Cheer éclate dans le paysage musical comme une bombe. Ce trio californien, avec son mélange innovant de rock psychédélique et de sonorités lourdes, a redéfini les limites du rock. Dickie Peterson, le bassiste et chanteur, résume l'esprit de l'album : « Nous voulions déchirer le voile du rock conventionnel. »
L'enregistrement de « Vincebus Eruptum » s'est déroulé dans une ambiance de liberté totale. Le groupe, connu pour ses performances live électrisantes, a cherché à capturer cette énergie brute en studio. Les sessions étaient imprégnées d'une intensité presque palpable, donnant naissance à des pistes comme « Summertime Blues », où le son saturé de la guitare de Leigh Stephens se mêle aux vocaux puissants de Peterson.
À sa sortie, « Vincebus Eruptum » divise les critiques. Certains louent son audace et son originalité, tandis que d'autres le trouvent trop bruyant et discordant. Malgré cela, l'album devient rapidement un classique culte, influençant de nombreux musiciens dans les genres du heavy metal et du hard rock. L'impact de l'album est souligné par le batteur Paul Whaley : « Nous avons ouvert une porte que personne ne savait même existante. »
Aujourd'hui, « Vincebus Eruptum » reste un jalon essentiel dans l'histoire du rock. Son influence se ressent encore dans les sons lourds et saturés du rock moderne. Comme le disait Peterson, « Ce que nous avons créé avec cet album, c'était plus qu'une musique, c'était une révolution. »
La chanson : “Summertimes Blues”
« Summertime Blues » est une reprise d'un morceau d'Eddie Cochran sorti en 1958. La version originale est un classique du rock ‘n' roll, traitant des frustrations et des désirs de la jeunesse. Les paroles expriment le mécontentement d'un jeune homme face aux responsabilités et aux attentes de la société, symbolisées par des phrases telles que « I'm gonna raise a fuss, I'm gonna raise a holler » (Je vais faire des histoires, je vais crier).
La reprise par Blue Cheer apporte une dimension complètement différente à la chanson. Leur version est beaucoup plus lourde, avec une distorsion de guitare intense et un style de chant puissant. Cette interprétation est souvent considérée comme l'un des premiers exemples de heavy metal, marquant une évolution significative du rock ‘n' roll classique vers des genres plus durs.
Plusieurs artistes ont repris « Summertime Blues », chacun apportant sa propre touche. Parmi les plus remarquables, on compte la version de The Who, qui a également adopté une approche énergique, bien que différente de celle de Blue Cheer. La chanson a été interprétée et adaptée à divers genres au fil des ans, témoignant de sa polyvalence et de son impact durable.